Pensionnats non reconnus dans la convention de règlement relative aux pensionnats indiens
Les cercles sur la carte sont à l’échelle pour correspondre au nombre exact d’années en fonction
En 2019, Canadian Geographic a créé la carte interactive en ligne Pensionnats indiens non reconnus par la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, qui fait partie d’une initiative plus vaste – Voies vers la réconciliation – visant à sensibiliser le public aux pensionnats indiens au Canada, et à mettre en lumière les expériences des élèves des pensionnats autochtones et de leurs familles.
Cette carte représente 62 des pensionnats indiens non reconnus par la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRRPI) pour diverses raisons, notamment parce qu’ils étaient gérés par les provinces, les églises ou d’autres organisations. Certaines écoles n’ont pas été reconnues, car elles étaient exploitées dans des hôpitaux, tandis que d’autres ont été exclues de la CRRPI en raison de la période pendant laquelle elles étaient exploitées.
En 2022, sur la base de l’intégrité et de la réussite du projet Voies vers la réconciliation, Canadian Geographic a obtenu un financement du ministère du Patrimoine canadien pour enrichir la carte interactive intitulée « Pensionnats indiens non reconnus par la CRRPI ». Cette deuxième phase, Voies vers la réconciliation : le parcours se poursuit, comprend douze nouveaux récits de survivants, quatre nouveaux plans de cours et la création d’une carte interactive en ligne portant sur les lieux de sépulture non marqués liés aux pensionnats.
Le 8 juin 2022, alors que Canadian Geographic travaillait au nouveau matériel pédagogique, le Canada a annoncé la nomination de Mme Kimberly Murray à titre d’interlocutrice spéciale indépendante pour les enfants disparus et les tombes et les sépultures anonymes en lien avec les pensionnats indiens. Cette annonce historique a mené à une importante collaboration entre Canadian Geographic et le Bureau de l’Interlocutrice spéciale indépendante, une collaboration qui a permis d’élargir les connaissances offertes à l’ensemble des Canadiens et, au premier chef, de diffuser de l’information susceptible d’aider les survivants, les familles et les communautés autochtones qui mènent le travail de recherche des enfants disparus et des sépultures non marquées. Il s’agit d’information compilée par Scott Hamilton au fil de nombreuses années de recherches, notamment lors de la préparation du rapport d’expert intitulé « Where are the Children Buried? », dont il est l’auteur, pour la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Nous sommes très reconnaissants à M. Hamilton de nous avoir donné la permission d’utiliser des photos d’archives, des images aériennes ainsi que de l’information descriptive sur l’emplacement potentiel des tombes anonymes présenté sur la carte.
L’un des grands principes qui sous-tendent ce projet est le respect des survivants, des familles, des communautés et des dirigeants autochtones, ainsi que du corps et de l’esprit des enfants disparus. C’est pourquoi nous demandons à tous les utilisateurs de la carte et du matériel de respecter ce grand principe de respect, y compris en utilisant une terminologie respectueuse. Nombre de survivants, de familles et de communautés ont affirmé clairement qu’ils n’approuvaient pas l’utilisation du terme « découvert » pour parler d’un lieu de sépulture non marqué, eux qui clament l’existence de tels sites depuis de très nombreuses années. Nous utilisons donc le terme « retrouvé » pour témoigner de la vérité des récits des survivants qui ont éveillé notre conscience collective aux atrocités perpétrées contre eux, leurs familles et leurs communautés, et qui ont porté le fardeau de faire connaître ces vérités. Précisons que la présence du mot « retrouvé » sur cette carte ne signifie pas que des restes humains ont été exhumés. Le processus qu’empruntent les nations, les communautés et les familles autochtones pour diriger leurs recherches et leurs enquêtes leur appartient, conformément aux lois des peuples autochtones.
L’emplacement des recherches menées et les photos de ces lieux sont publiés en premier lieu afin de diffuser de l’information pour soutenir les survivants, les familles autochtones et les communautés qui mènent le travail sacré de recherche, de protection et de mémoire pour les sépultures non marquées des enfants disparus. En deuxième lieu, l’objectif est d’informer le grand public à des fins de sensibilisation et d’éducation. Le respect étant au cœur de ce projet, l’accès à cette information ne doit pas donner lieu à du harcèlement, des menaces, de l’intimidation ou du manque de respect à l’encontre de survivants, de communautés autochtones ou d’enfants disparus.
L’exactitude de l’information est de la plus haute importance. Cette carte sera mise à jour sur une base continue pour appuyer le travail sacré de recherche, de protection et de mémoire que mènent les survivants, les familles et les communautés autochtones pour les sépultures non marquées des enfants décédés au cours de leur passage dans les pensionnats indiens. Cette carte a été réalisée principalement à partir d’information publiquement accessible. Les survivants, les familles et les communautés autochtones sont toutefois les experts en la matière et possèdent des connaissances importantes sur les lieux des sépultures non marquées sur les sites des anciens pensionnats indiens et d’autres établissements, connaissances qui pourraient ne pas être adéquatement reflétées sur la carte. Si vous pensez que cette carte contient des inexactitudes, veuillez écrire à l’adresse [email protected].
Le financement de Voies vers la réconciliation : le parcours se poursuit est assuré par le ministère du Patrimoine canadien. Les contributions en nature, les ressources et le soutien considérables du Bureau de l’Interlocutrice spéciale indépendante et de la Société géographique royale du Canada ont grandement permis d’améliorer cette carte.
Les informations fournies sur cette carte sont destinées à soutenir le travail de rétablissement que les survivants, les familles et les communautés autochtones mènent pour localiser, protéger et commémorer les sépultures non identifiées des enfants. Ces informations peuvent être bouleversantes pour certains. Si vous avez besoin d’un soutien immédiat, veuillez contacter les organismes suivants :
Les emplacements des recherches menées et les photos de ces sites sont fournis dans le but premier de partager des informations pour soutenir les survivants, les familles autochtones et les communautés qui mènent le travail sacré pour localiser, protéger et commémorer les sépultures non identifiées des enfants disparus. L’objectif secondaire est de partager des informations avec le grand public à des fins de sensibilisation et d’éducation. L’accès à ces informations ne doit pas être utilisé pour harceler, menacer, intimider ou manquer de respect aux survivants, aux communautés autochtones ou aux enfants disparus, de quelque manière que ce soit.
Cette carte sera mise à jour en permanence pour soutenir le travail sacré que les survivants, les familles autochtones et les communautés mènent pour localiser, protéger et commémorer les sépultures non identifiées des enfants décédés dans les pensionnats indiens. La principale source de données utilisée pour créer cette carte est l’information publiquement disponible. Les survivants, les familles et les communautés autochtones détiennent toutefois des connaissances importantes sur l’emplacement des sépultures non identifiées sur les sites des anciens pensionnats indiens et d’autres institutions qui peuvent ne pas être reflétées avec exactitude. Si vous avez des préoccupations concernant l’exactitude de cette carte, veuillez les soumettre à [email protected]
Les ressources éducatives du programme Voies vers la réconciliation ont été élaborées en collaboration avec des éducateurs, des gardiens du savoir et des Aînés autochtones, ainsi qu’avec des survivants des pensionnats autochtones et leurs familles, afin d’aider les enseignants et les élèves à travailler activement à la création d’un Canada juste et inclusif où les vérités des peuples autochtones sont reconnues et respectées.
Les guides d’apprentissage et de dialogue contiennent désormais le guide n°1, conçu pour aider les enseignants et les élèves qui explorent le premier volume publié du rapport final de l’interlocutrice spéciale Kimberly Murray, Sites de vérité, sites de conscience, à mieux comprendre pourquoi la vérité, la responsabilité, la justice et les réparations sont essentielles à la réconciliation.
Les leçons un à neuf (études de cas conçues pour les apprenants de niveau débutant, intermédiaire et supérieur) sont basées sur une collection riche et unique de témoignages gracieusement offerts à Éducation Canadian Geographic pour éclairer certaines des histoires moins connues sur le système des pensionnats autochtones. Nous encourageons les enseignants à se fier à ces témoignages de première main pour inspirer des conversations sur les écoles qui n’ont pas encore été officiellement reconnues par la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRRPI).
Les leçons dix à treize (inspirées et créées en collaboration avec le Bureau de l’interlocutrice spéciale indépendante pour les enfants disparus et les tombes et les sépultures anonymes en lien avec les pensionnats indiens) peuvent être utilisées pour éduquer les élèves sur les efforts continus en faveur des survivants, des familles Autochtones et des communautés travaillant pour localiser, protéger et commémorer les sépultures anonymes de leurs enfants disparus.
Ce travail est dédié à tous les enfants des Premières Nations, Inuits et Métis qui ont fréquenté des pensionnats reconnus et non reconnus par la CRRPI, leurs familles et leurs communautés. Nous espérons que ces ressources aideront les enseignants, les étudiants et les autres dans la poursuite de la vérité et des actes authentiques de réconciliation. Éducation Canadian Geographic remercie tous les collaborateurs qui ont rendu possible le développement de ces outils.
Un guide d’apprentissage et de dialogue conçu pour aider les enseignants et les élèves à explorer le rapport Lieux de vérité, Lieux de conscience
Une leçon sur les impacts de la perte de la langue et de la culture pour les jeunes apprenants.
Une leçon sur la discrimination et le racisme pour les apprenants de niveau intermédiaire.
Une leçon sur l’histoire orale et le génocide pour les élèves plus âgés.
Une leçon sur l’injustice et les droits de l’enfant pour les jeunes apprenants.
Une leçon sur l’injustice et les droits de l’enfant pour les élèves de niveau intermédiaire.
Une leçon sur la propagande, la résistance et la vérité pour les élèves plus âgés.
Une leçon sur l’intimidation et les droits de l’enfant pour les jeunes apprenants.
Une leçon sur l’intimidation et les impacts du système des pensionnats pour les apprenants de niveau intermédiaire.
Une leçon sur l’intimidation et l’abus pour les élèves plus âgés.
Une leçon sur les pensionnats reconnus et non reconnus pour les élèves plus âgés.
Une leçon sur les pensionnats non reconnus par la CRRPI au Canada pour les élèves plus âgés.
Une leçon sur les enfants disparus et les tombes anonymes associées aux pensionnats pour les élèves plus âgés.
Une leçon sur l’interlocutrice spéciale pour les enfants disparus et les tombes et sépultures anonymes en lien avec les pensionnats indiens pour les élèves plus âgés.
La carte tapis-géante et la carte quadrillée de l’Atlas des peuples autochtones du Canada sont des ressources tout aussi précieuses qui mêlent la géographie et la conscience spatiale à une compréhension de l’histoire des peuples autochtones du Canada. La carte tapis-géante comprend un ensemble complet de matériel d’apprentissage pratique et d’activités axées sur l’héritage des pensionnats. Cet ensemble peut être réservé par les éducateurs gratuitement pour des périodes de trois semaines. La carte quadrillée peut être imprimée, plastifiée et utilisée dans divers paramètres.
DOCUMENTAIRE
Retour à la maison, réalisé par Sean Stiller
L’héritage des pensionnats indiens du Canada et la disparition du saumon sauvage du Pacifique découlent d’une histoire semblable : un monde dans lequel les relations sont rompues au service du pouvoir, où nous nous détachons les uns des autres et de l’environnement. Retour à la maison est un documentaire d’une heure composé de trois « facettes » : le voyage de guérison de Phyllis Webstad et le mouvement de la Journée du chandail orange, lequel est inspiré de l’expérience personnelle de Phyllis en pensionnat; l’histoire des saumons sauvages du Pacifique alors qu’ils migrent vers l’intérieur du littoral de la C.-B.; la tradition orale secwepemc, qui aide à comprendre les circonstances actuelles et à mettre en garde sur la direction de notre société.
Au début, l’histoire de Phyllis et la Journée du chandail orange ne sont pas directement liées aux enjeux écologiques du saumon. Mais, au fur et à mesure que le film progresse, la signification du saumon aux yeux du peuple Secwepemc est révélée, et on aboutit finalement au camp de pêche familial de Phyllis, où les saumons et les Secwepemc coexistent dans un plus grand cercle de création. Les traditions secwepemc aident les spectateurs à intégrer la narration.
Au cours du film, des artères parallèles sont également révélées : la relation entre les pensionnats et les systèmes de réservation, et entre la pêche commerciale et les industries en C.-B.; les répercussions à grande portée des politiques de la Loi sur les Indiens du Canada et les vastes conséquences écologiques de la disparition du saumon sauvage; les connaissances qu’on peut acquérir du saumon en ce qui concerne les relations axées sur un lieu. Ces thèmes (et d’autres) nous montrent que, selon le peuple Secwepemc, la guérison des humains et la guérison du monde naturel sont une seule et même réalité.
Article vedette de la revue
Survivante, par Lisa Charleyboy
Phyllis Webstad est la fondatrice de la Journée du chandail orange (le 30 septembre), qui est un mouvement local propulsé à l’échelle mondiale commémorant l’expérience des pensionnats et honorant les élèves qui les ont fréquentés. Vous apprendrez comment Phyllis a transformé son épreuve personnelle en puissant outil de réconciliation et comment la Journée du chandail orange en soi a rayonné partout au pays, soutenue par la volonté et l’intérêt de la population.
« Je sais de quoi je peux parler. Je peux raconter mon premier jour, lorsque grand-maman m’a acheté mon chandail », a-t-elle dit à son amie Joan Sorely.
Dès qu’elle a prononcé ces mots, Phyllis a éclaté en sanglots. C’était une histoire profondément personnelle qu’elle n’avait jamais racontée auparavant, ni à son mari ni à ses enfants. Armée d’un message, elle avait à présent une mission. Elle disposait de moins d’une heure pour parcourir les boutiques locales à la recherche d’un chandail orange à porter pendant la grande annonce.
« Je ne possédais aucun morceau orange. Je déteste l’orange, précise-t-elle. J’ai toujours détesté la couleur orange. »
Le lendemain, à l’événement médiatique, tout comme lors de son premier jour fatidique au pensionnat, Phyllis était tout énervée dans son éclatant nouveau chandail orange.
« J’allais faire partie de l’annonce aux médias, dit-elle. Il y avait donc le chef et le maire ainsi que plein de gens avec d’importants titres, et il y avait moi, une survivante de pensionnat sans emploi. »
Mais, le 24 avril, Phyllis a courageusement raconté l’histoire du chandail orange qui lui avait été enlevé. Elle ne se doutait pas alors que cette histoire allait faire le tour du monde.